Tirons la chasse
Témoignages
1. Vous vous touchez la nuit ?
Depuis dix ans que nous habitons notre maison à a campagne, nous avons été plusieurs fois témoins de l’insécurité, de la violence et de la perversité de ce “loisir”. L’année de notre arrivée, j’avais signalé à l’ACCA (Association Communale de Chasse Agrée) la présence illicite d’un chasseur à moins de 80 mètres de notre maison. Le président de l’ACCA m’avait alors demandé si je me touchais la nuit (?), puis m’avait proposé un cuissot de sanglier pour que je les laisse mettre notre vie en danger.
En 2013, mon fils âgé de 10 ans qui faisait une cabane sur notre terrain, l’abandonne suite à des tirs à proximité. L’ACCA n’a jamais apporté de réponse à notre sentiment d’insécurité.
La dernière confrontation a été un peu plus musclée. Ma femme et moi sommes allés signaler au président qu’un de ses chasseurs se trouvait sur un poste illégal. Il a appelé sa bande de gilets orange et nous avons vu rouge. Depuis, nous avons été convoqués par la maréchaussée pour expliquer pourquoi nous nous battons contre ces “sportifs” qui mettent en danger la vie de nombreuses personnes.
2. En joue !
Une après-midi, alors que je faisais simplement le tour de ma maison (sur mes terrains) avec mes chiens, j’ai entendu une meute de chiens de chasse derrière nous, qui se rapprochaient rapidement. Ayant peur qu’ils courent après des sangliers, je me suis dépêchée de finir mon tour en courant et appelant fort mes chiens pour rentrer. Soudain, je me retrouve en face d’un chasseur, prêt, avec son fusil en joue, à attendre que le gibier débarque, posté juste en bord de route (et à moins de 150 mètres de plusieurs habitations). Je continue d’appeler mes chiens et me dirige vers ma maison en courant.
Le chasseur se retrouve maintenant à l’arrière, sur ma droite, quand des sangliers débarquent presque sur moi… Heureusement, mes chiens écoutent et restent à mes côtés pour rentrer. Quand les sangliers se sont retrouvés face au chasseur en question, il n’a pas hésité à tirer à deux reprises. Je devais être à moins de cent mètres de lui.
3. Un p'tit pastis ?
Il y a une vingtaine d'années, lorsque nous avons acheté notre maison à la campagne, avec un bois non-attenant d'une quinzaine d'hectares, nous avons tout de suite souhaité interdire la chasse dans cet espace. Il n’y a pas d’ACCA sur notre commune, j'ai donc envoyé une lettre au président de l'association de chasse locale, qui était aussi mon voisin.
Peu après, il m’a invité à prendre le pastis. Une fois assis, il m’a demandé d’être raisonnable et m’a dit très sérieusement qu’il était inutile de se fâcher. Je ne comprenais pas pourquoi nous aurions dû nous fâcher… Il m’a alors dit que si j’interdisais la chasse dans nos bois (sur le causse), il pourrait nous accuser des dégâts occasionnés par les sangliers dans les champs de maïs (dans la plaine, à plus de 4km des bois) et me les faire payer, ce qui est bien sûr complètement illégal.
Pour éviter de compliquer les choses, je suis passé par l’ASPAS pour interdire la chasse sur mon terrain.
4. Et PAN, le chien !
Je viens d’une famille où la chasse est une religion. Protester contre cette activité m’a valu depuis l’enfance le qualificatif de “dénaturée”. Mon grand-père, mon oncle, leurs cousins, tous les hommes de ce “clan” flattent leur “virilité” dans cette activité : mon petit cousin de huit ans, qui ne veut pas accompagner son père à la chasse, n’est ainsi “pas un homme”.
Pour avoir grandi dans ce milieu, personne ne me fera croire que les chasseurs ont d’autres motivations que la soif de sang. Un jour, le cousin de ma mère, rentré bredouille, a fusillé en riant son chien qui n’avait “pas ramené de gibier, ça lui apprendra”, sous les yeux de son fils de douze ans.
5. Une bonne excuse pour tirer.
Un jour, j’étais en voiture avec mes parents et ma soeur. Les chasseurs étaient dans un champ tout proche de la route. Tout à coup, une balle traverse la voiture. Quelques km/h de plus et mon père et moi ne serions plus là… Comme il n’y a pas eu de mort et que c’est juste la voiture qui a pris, il n’y a pas eu de poursuite possible. Aujourd’hui, ces mêmes chasseurs pratiquent toujours et ont même dit pour se justifier : “Il n’arrêtait pas de passer avec sa voiture !” C’est sûr que c’est une excuse pour tirer…
6. Le coup est parti tout seul.
Fin septembre, j’étais avec un ami sur un site de nourrissage de faisans qui avaient été relâchés la veille. On était venus enlever les gamelles. Un chasseur arrive et nous dit de dégager. Il sort son fusil, de mémoire un superposé browning. Il le pose sur son C15, sauf que le fusil a glissé et s’est enclenché : un ou deux ricochets plus tard, des plombs ont atterri dans mon pied.
7. Tirer en courant c'est plus drôle !
Le deuxième étage de notre maison donne sur un champ. Un jour, alors que j'étais dans le salon, j’ai entendu plusieurs coups de feu. Je me suis précipitée à la fenêtre, et j’ai vu avec horreur, dans le champ, en contrebas, un sanglier qui galopait à toute allure vers le champ de maïs le plus proche. Derrière lui, un chasseur, seul, courait et voulait abattre l’animal. J’ai eu la surprise de voir que non seulement il courait après un animal qui peut être dangereux s’il est en danger, mais en plus il tirait ! Il tirait un coup en courant et un coup en ralentissant l’allure. Je ne trouve pas cela normal que quelqu’un se permette de tirer en courant.
8. Et PAN, le chat !
Lorsque je me suis installé dans le Lot en 2002, j’avais six ans. Ma famille possédait un certain nombre de chats qui vivaient dehors toute l’année. Je me souviendrai toujours du jour où, en revenant de l’école avec ma mère, un chasseur avait laissé, sur notre paillasson, notre chatte plombée à mort.
9. Classé sans suite...
Ma fille, qui fait de l'équitation, a eu un grave accident qui aurait pu se terminer encore plus mal. Son cheval est dans une pension équestre, face à un petit chemin et une forêt. Ayant peur des coups de fusil, ma fille est très prudente et s’avance doucement, au pas, sur son cheval. Elle tombe sur un chasseur à quelques mètres et voit celui-ci en train de viser. Instantanément, elle lui demande d’attendre, le temps de descendre du cheval et de s’éloigner. Le chasseur n’a rien voulu entendre, il a tiré. Le cheval a pris peur et est parti au galop. Ma fille était en train de descendre : une jambe au sol, l’autre encore accrochée à l’étrier. Grand écart et fémur cassé.
Malgré ses hurlements de douleur, le chasseur l’a laissée au sol, seule, cinq degrés, période de Noël.
Notre plainte a été classée sans suite par le procureur.
10. Menaces mafieuses.
Lors d'une balade en voiture, je suis surpris par deux chasseurs, fusils tournés vers la route. Je me permets de m’arrêter pour leur signaler qu’ils m’ont fait peur et qu’ils ne respectent absolument pas les distances de sécurité réglementaires. Visiblement, se faire reprendre à l’ordre par une personne un peu plus bronzée qu’eux ne leur a pas plu. S’ensuivent des insultes racistes et l’envie d’en venir aux mains.
Quatre jours plus tard, je reçois des menaces téléphoniques en appel masqué : ils me disent qu’ils ont “bien identifié ma gueule et ma voiture”, et qu’à la prochaine rencontre, “ce sera un remake du passage à tabac de Michel Zeckler, à la différence que nos routes de campagne ne sont pas filmées”.
La connivence entre la gendarmerie et la mafia cynégétique en milieu rural est bien connue, ce qui ne laisse que peu de doutes sur les moyens d’obtention de mon numéro de téléphone.
11. Petite battue.
Un jour, je me suis retrouvée avec mes deux filles en plein milieu d’une battue, battue qui avait lieu des deux côtés des murets qui balisaient le chemin. Les tirs fusaient à quelques mètres de nous (je voyais les chasseurs). Nous avons dû nous cacher derrière les murets, couchées, à hurler pour qu’ils arrêtent de tirer. La scène a duré 15 minutes. 15 minutes de tirs ! Les chasseurs m'ont vue, je les ai vus, et ils ne se sont pas arrêtés de tirer, nous mettant en danger. La peur qu'ils m'inspirent désormais m'empêche de profiter de la nature en période de chasse.
12. J'ai un permis, moi, je paie pour chasser, moi !
Un jour, mon père a croisé un chasseur qui lui a raconté qu’il avait fait exprès de tirer près d’un mec qui faisait du VTT. Il a dit à mon père :
- Et en plus, il râlait ce con, du coup je lui ai dit : “Tu paies pour faire du vélo toi ? Parce que moi j’ai un permis, je paie pour chasser !”
13. On peut aussi mourir en faisant du ski !
Un jour, un chasseur posté sous un arbre sur lequel est appliquée une pancarte signalant un refuge ASPAS et l’interdiction de chasser : notre refuge ASPAS. Ce chasseur se trouvait donc dans nos bois. Manque de chance, je passe par là en courant. Je m’arrête et lui demande s’il n’a pas vu la pancarte. Et non ! Il ne l’a pas vue ! Je lui signale que mon fils est en train de faire une cabane dans les bois et que je n’ai pas envie qu’il meure tué par une de ses balles. Il me dit tout d’abord qu’il n’a jamais tué personne. Je lui réponds qu’il y a tous les ans des accidents de chasse. Il me réplique alors qu’on peut aussi bien mourir en faisant du ski ou en voiture. Pour finir, il a rejoint sa voiture garée sur la route juste à côté. Il m’a dit qu’il s’en allait parce que visiblement, ça me gênait qu’il chasse, alors que pourtant, lui, ça ne le gênait pas que je coure !
14. Classé sans suite, bis.
Un jour, la balle d’un chasseur s’est retrouvée dans la chambre de notre fille. Alors qu’elle était en pleine sieste, un jeudi après-midi, la balle a traversé le toit, ricoché sur le sol en bois massif et sur les murs, pour finir sa course à cinquante centimètres de son lit. Balle et arme tracées, chasseur identifié, enquête de gendarmerie révélant la “responsabilité avérée” du chasseur, affaire jugée au tribunal de Grenoble en 2019. Nous n’avons même pas été informés que l’affaire avait été jugée. Après avoir appris que, dans la même commune, une balle avait atterri au milieu d’un magasin agricole après avoir traversé sa devanture, on s’est indignés et on a pris les devants. Il a fallu se déplacer au tribunal, faire une demande au guichet. Au départ, le tribunal ne retrouvait pas notre affaire. Nous avons reçu quelques temps après le compte-rendu : classé sans suite. L’affaire avait été “jugée” en mai et nous étions août/septembre si ma mémoire est bonne.
15. Quand on te prend pour un sanglier.
Quatre jours avant la mort de Morgan, je faisais un jogging dans les bois du parc des causses du Quercy. Je me suis fait surprendre par la nuit, et j’ai voulu couper par un sentier que je connaissais. Il était plein de ronces et cela m’a retardée : je ne courais plus, mais marchait en écartant la végétation. Tout ça pour dire qu’il faisait nuit, car il était 18h30. Quand le sentier s’est élargi, j’ai recommencé à courir et, au détour d’un virage, au beau milieu d’un bois, j’ai entendu un bruit de gâchette et j’ai vu un chasseur me mettre en joue.
Je me suis jetée au sol et le coup est parti vers le ciel. J’ai eu la frayeur de ma vie. Le chasseur était en stress car il pensait que c’était le sanglier qu’il venait de blesser et qui arrivait au galop. Il était à la recherche de son chien, qu’il venait de trouver mort : voilà pourquoi il était là si tard. Bref, il était tout penaud et il m’a aidée à me relever… Moi, j’étais en état de choc et je ne voulais qu’une chose : rentrer vite chez moi. J’ai fermé les yeux et je ne les ai rouverts que pour fixer le bout du chemin et m’enfuir. Quand j’ai raconté ce qui m’était arrivé aux pompiers venus vendre des calendriers, ils m’ont répondu : “Surtout, n’allez pas en forêt l’après-midi car après l’apéro du midi, ils retournent chasser !” Super !
Aujourd’hui, j’ai encore de l’eczéma sur les oreilles et je fais des cauchemars. Je ne suis pas retournée dans la forêt qui me manque… Je suis écoeurée.
16. Excréments sur postes de tir et autres manoeuvres douteuses.
Je suis adjointe au maire d’un petit village, bien connu pour les multiples problèmes et les comportements inadaptés des deux clans de chasseurs (ennemis). Il y aurait de nombreux témoignages à recueillir parmi les villageois non chasseurs ; cependant, il règne vraiment ici une sorte d’omerta… On ne parle pas, de peur des représailles. C’est cependant une réalité : durant toute la période de chasse, les villageois se sentent en insécurité. Une de mes amies par exemple, a eu plusieurs péripéties avec eux. Du coup, elle a peur et se calfeutre dans sa maison car ils chassent tous les week-ends (ou presque) à côté.
Le père de ma fille a appris de la bouche de chasseurs postés le long de la route qu’ils attendaient les sangliers qui allaient arriver par le côté, “en face” : ils allaient donc tirer au travers de la route si les animaux se présentaient… Mes voisins ont peur de se faire renverser en marchant sur le chemin devant leur maison, car le lieu de rassemblement des chasseurs est à 100 mètres de chez eux, et ils roulent généralement très vite. Un habitant récemment installé a révélé qu’il avait arrêté la chasse (dans sa région d’origine) car il était choqué de voir à quel point ils se “pochtronnaient”…
Je signale également des "faux" en écriture (terrains soit-disant octroyés à une société de chasse alors qu'il n'y a jamais eu de signature). Et des magouilles, lorsqu'il y a un décès, qui permettent de remettre le nombre d'hectares en "jeu" pour la chasse, sous le nom du nouveau propriétaire, afin d'avoir encore plus de terres et donc de possibilités de tuer (nombre de colliers).
Je suis par ailleurs moi-même propriétaire d’environ 12 hectares sur la commune, et j’ai retiré le droit de chasse sur mes terres il y a plusieurs années (en bonne et due forme, courriers RAR etc) car il y avait des règlements de comptes puérils entre les clans (excréments sur postes de tir, clôtures cisaillées…) et des courriers nous parvenaient régulièrement en mairie. L’hiver dernier, j’ai surpris à trois reprises des chasseurs armés sur mes terrains. Lorsque je suis allée leur demander ce qu’ils faisaient là, leur rappelant que la chasse n’était pas autorisée, ils m’ont rétorqué : “Ah, je ne savais pas, je ne suis pas d’ici.” Trop facile. Les associations de chasseurs font venir (certainement contre paiement) des gens armés qui ne connaissent pas la commune. Ils vont partout, ne respectent pas les droits de chasse ou non-chasse, prétextant (au cas où ils se font surprendre) qu’ils ne sont pas d’ici.
J’ai également appris récemment que des accords tacites se créent en cachette entre des groupes de chasseurs d’un village à l’autre. Ils s’appellent lorsque du gibier franchit la limite pour qu’il soit “coincé” et n’ait aucune chance de s’en tirer… et ils se partagent ensuite les prises. Et un dernier élément : un chasseur exclu de sa société de chasse (pour mauvais comportement, trop de plaintes…) peut se retrouver à chasser dans un autre village qu’il ne connaît pas. C’est ainsi qu’un week-end, il y a peu, la panique a été semée par deux meutes de 20 à 30 chiens courant dans tous les sens et causant même quelques dégâts. Des habitants ont alerté le maire.
J’espère que les soi-disant “amateurs de la nature” aimant à se promener (avec chiens et fusil, prêts à tuer la première chose vivante à leur portée), régulateurs d’excès de faune sauvage (qu’ils contribuent à maintenir et à créer pour le plaisir de tuer) seront vraiment encadrés, par d’autres personnes que leurs “pairs”… Chasser sur un territoire qu’on ne connaît pas devrait être interdit.
17. Gonflés, les types !
Je vis seule dans une maison au milieu des bois. Un midi, trois, quatre, cinq, six chasseurs on déboulé en 4x4 le long du chemin qui borde ma maison. Ils se sont arrêtés, les uns derrière les autres, obstruant ainsi le passage du chemin. Ils étaient tous sortis de leurs engins et, alignés, s’étaient accoudés au mur de mon terrain.
J'ai pensé qu’ils devaient attendre une bête. Gonflés les types ! Je n’étais pas transparente ! Et non, en effet, je n’étais pas transparente, bien au contraire… Bien installés, accoudés, ils regardaient tous dans ma direction. Tranquilles les types. Dans quel but ? Intimidation ?...
18. Mon voisin est un chasseur...
Il y a 10 ans, j’ai démarré un projet de production de légumes bio et construction de ferme écologique. J’ai choisi une parcelle isolée entourée de bois, avec seulement une maison à 300 mètres. Il y a 5 ans, la maison s’est vendue, un chasseur l’a achetée, puis les parcelles de forêt alentours.
Il a rasé 5000m2 sans autorisation de défricher, construit un chenil pour une meute de 32 chiens, un local en bois d’environ 60m2, sans permis de construire, sans protection contre l’incendie, et allant ainsi à l’encontre du droit de préférence forestier. Depuis toutes ces années, il a tout fait pour récupérer ma parcelle.
Je n’ai malheureusement pas de preuves à avancer, seulement de sacrées coïncidences : sabotage de mon matériel (tracteurs), et diffamation calomnieuse pour casser mon pourparler avec un des propriétaires voisins.
J’en suis aujourd’hui au stade des courriers d’avocat et intervention de la mairie (plutôt en ma défaveur). À mon sens, la mairie manque de probité, d’impartialité.
19. À quelques secondes près, une balle en pleine tête.
Mon mari et moi sommes deux miraculés d’un accident provoqué par un chasseur de 82 ans, placé sur un mirador face à notre maison, lors d’une battue aux sangliers. Il y a bientôt 3 ans, alors que mon compagnon était à la fenêtre de notre cuisine en train d’observer aux jumelles des sangliers qui passaient dans le champ devant notre maison, une balle est passée à quelques centimètres de lui et à traversé toute notre maison (la balle est entrée par la fenêtre de la cuisine, a traversé notre salon, est passée par la porte d’une chambre pour finir dans le mur de notre salle de bain).
À quelques secondes près, je me prenais la balle en pleine tête : j’étais en train de sortir de ma chambre.
Nous avons depuis gagné notre procès en appel contre ce chasseur, qui se pourvoit actuellement en cassation, ne voulant pas reconnaître sa faute, et plaide le simple ricochet.
20. Zéro confiance !
Ma mère a fait une reconversion professionnelle il y a 22 ans, après une formation de Chef d’exploitation agricole. Travaillant dans une banque а Lyon auparavant, elle a créé une ferme et a fait son petit fromage local bio de chèvre а la campagne pendant deux décennies. Je l’ai accompagnée, aidée et cette découverte m’a beaucoup intéressée. J’ai beaucoup appris de la vie а la campagne.
En s’installant, ma mère a complètement changé de vie : la chèvrerie, le troupeau, la grange, le foin, la paille, les cultures, les naissances, la fromagerie, les marchés, les voisins et… les chasseurs.
Si elle a été très bien accueillie par les voisins agriculteurs et particulièrement par notre voisin immédiat, nous nous sommes vite rendu compte qu’il était chasseur. Je serais toujours reconnaissante de la manière qu’il a eu de nous accueillir, de nous faciliter l’installation : il nous a appris а mettre bas une chèvre, а les soigner de petits bobos et mille autres choses de la nature. Mais… de temps а autre il allait chasser.
А ce jour, il a été mon seul ami chasseur. Par amitié pour lui, parce que j’étais moins militante avant et parce qu’il laissait passer les petits, les femelles et ne tuait pas systématiquement, nous avons convenus d’un accord oral avec lui : aucun chasseur ne tuait sur les 13 hectares de ma mère et ils pouvaient, en cassant leur fusil, passer rapidement et discrètement а certains endroits reculés.
Cet accord oral n’a tenu que quelques mois.
Un jour, un chasseur inconnu a passé notre clôture devant la maison, il a tiré en direction de la maison, en direction du troupeau de chèvres. Les chèvres ont eu tellement peur qu’elles ont dévalé а une vitesse inimaginable une pente raide. J’étais présente dans le pré, je me suis figée en pensant qu’il allait y avoir un accident du fait de la cavalcade, des pattes cassées, un carambolage mortel du troupeau entier. Je ne sais pas comment elles ont pu survivre а cet affolement : elles se sont précipitées dans la chèvrerie : elles haletaient, les yeux dilatés.
Les chèvres, comme les chats avec qui elles ont beaucoup de points communs, sont des animaux extrêmement sensibles.
J’ai vu cet homme avec un fusil, suivi d’un très jeune garçon passer nos clôtures, j’ai entendu les coups de fusil : je lui ai couru après pour lui ordonner de faire demi-tour : il était sur une propriété privée. « Je fais ce que je veux. » Je lui ai dit qu’il était hors-la-loi et demandé s’il n’avait pas honte devant son fils de transmettre des “valeurs” comme la violation de propriété privée et le mépris de la volonté des propriétaires ? Il a continué sur nos terrains comme si tout lui appartenait. C’est lа que j’ai compris que les chasseurs étaient des créatures ultra dangereuses pour notre société et ses lois.
Il a suivi un sanglier qui avait appris а se réfugier au milieu du troupeau de chèvres car il avait compris que les chasseurs du coin ne lui tiraient pas dessus quand il était avec nos chèvres. Ce chasseur venait d’une ville et ne respectait pas l’accord oral avec les chasseurs de notre hameau.
Quand j’ai couru vers lui pour protéger les chèvres, je ne savais pas s’il allait tourner son arme vers moi et me tuer sur place, cela m’a effleuré l’esprit.
Je suis revenu en courant а la maison, et après un temps de sidération j’ai prévenu les gendarmes mais il était déjа parti. Je ne sais pas ce qu’est devenu ce pauvre sanglier qui ne nous a jamais géné, n’a jamais fait aucun dégât et qui était chez lui chez nous. J’ai appelé toutes les associations de chasse des environs pour dénoncer ce membre indigne et leur dire que désormais cela allait changer. Ma mère a reçu un message d’excuse d’une des sociétés de chasse.
Je suis allée voir Louis notre voisin et nos autres voisins chasseurs : désormais zéro confiance, plus d’accord oral : les 13 hectares de ma mère passaient immédiatement en refuge ASPAS : je parcourais désormais avec un appareil photo et de quoi prendre des vidéos nos terrains pour prendre la main dans le sac tout chasseur et casser son permis de chasse et celui du président de la société de chasse. Plus de dialogue, aucun passe droit, si un chien met une patte sur notre terrain, même punition sur leur permis de chasse.
Louis a compris et nous a soutenues. Aucun chasseur ne m’a rien dit, même si je sais qu’ils ne sont pas contents et que des panneaux “Interdiction de chasser” sont régulièrement détruits… et remplacés par nous.
Ils n’ont а s’en prendre qu’à eux-mêmes.
21. Je me suis fait tirer dessus.
Un jour, des chasseurs m'ont tiré dessus.
Un dimanche matin de novembre, je faisais mon footing sur une colline. proche de chez moi J'étais en contrebas des chasseurs. Je me suis mis à chanter à tue-tête pour ne pas être pris pour du gibier. Les chasseurs n'ont rien trouvé de mieux à faire que de tirer tous ensemble au-dessus de moi pour m'intimider, et me rappeler que ce n'était pas un endroit pour se promener ! Une pluie de plombs s'est abattue autour de moi et sur moi. Je n'ai heureusement pas été blessé, mais très inquieté cependant.
22. Danger, battue !
J’habite une commune proche de la rivière, d’une voie ferrée et de nombreux bois alentours. Je parcours, au quotidien, différents trajets avec mon chien guide d’aveugle, sur des routes départementales mais également sur des chemins ouverts à tous. En période de chasse je suis parfois constraint de ne pas sortir (battues très fréquentes) pour plusieurs raisons : premièrement, je ne me sens pas en sécurité par rapport aux tirs. Deuxièmement, le comportement de mon chien guide est altéré du fait de la proximité des chiens de chasse, mais aussi par les tirs des chasseurs que l’on retrouve régulièrement en lisière de bois, des chemins de randonnée et à proximité de la voie ferrée.
Dans ces conditions, mon chien ne travaille plus normalement et peut me mettre en danger. Par exemple, il y a quelque temps, sur une petite route, me trouvant nez-à-nez avec un rassemblement de chasseurs, j’ai fait demi-tour pour rentrer chez moi. Arrivant à proximité de chez moi, j’ai retrouvé des chasseurs (les mêmes ou d’autres ?) débarquant la meute de chiens alors qu’ils m’avaient très certainement bien vu ! N’auraient-ils pas pu attendre 5 minutes, le temps que je rentre chez moi, 200 mètres plus loin ? Je suis donc rentré avec difficulté, mon chien et moi-même étant stressés. Une fois chez moi, je les ai entendus chasser très proches de la maison.
Cet exemple se reproduit très régulièrement, chaque année, durant la période de battues. Malgré plusieurs discussions avec les chasseurs, et notamment avec le président de la fédération de chasse, depuis plusieurs années, rien ne change. Ils continuent de se poster à proximité de la maison (chemin pédestre, voie ferrée…). Je leur ai proposé de me contacter par SMS pour me prévenir lorsqu’ils organisaient une battue aux alentours, mais à ce jour, je n’ai jamais été appelé !
23. Notre chien Olaf tué à bout portant
Le dimanche 27 septembre 2020, Olaf, mon berger allemand âgé d'un an et demi, s'est échappé de notre domicile. Au début, nous avons pensé qu'il reviendrait. Mais au bout de deux heures, il n'était toujours pas là. Nous décidons avec ma famille de partir à sa recherche. Nous croisons une promeneuse et nous lui demandons si elle ne l'a pas vu. Négatif. Cinq minutes plus tard, elle nous appelle et elle nous dit que des cyclistes ont retrouvé un chien mort sur un chemin de terre.
En route, nous croisons des chasseurs en pleine battue, sans panneau d'indication. Nous leur demandons s'ils n'ont pas un lien avec la mort de ce chien. Les chasseurs nient toute implication. Arrivés sur les lieux, nous constatons qu'il s'agit bien d'Olaf mort, couvert de sang et abandonné comme un vulgaire déchet. Sur le chemin du retour avec le corps d'Olaf dans le coffre, les chasseurs présents une dizaine de minutes auparavant se sont volatilisés. Le corps d'Olaf a été examiné par un vétérinaire : l'autopsie révèle que de multiples plombs sont présents dans tout l'abdomen et que la plaie est compatible avec un tir d'arme de chasse tiré à bout portant.
Nous avons porté plainte et l'enquête n'a toujours pas avancé à ce jour.
24. J'ai arrêté de chasser
J'ai 70 ans et j'ai appris la chasse, comme le petit Pagnol, dans les pas de mon père : chasse au petit gibier de la belle campagne lotoise surpeuplée de lièvres, lapins et perdrix... À cette époque, nous n'avions jamais rencontré un seul sanglier. Nous nous levions très tôt le matin et partions à pied avec notre chien unique au soleil levant pour aller rencontrer un copain de mon père. Mon père m'avait appris le respect des clôtures, des cultures, du gibier. Il chassait avec du plomb adapté et n'avait pas de cartouches à balle. Il ne fallait pas tirer à moins de 150 mètres d'une habitation, ce qui empêchait tout risque d'accident, la portée des cartouches à plomb étant limitée. Mon père m'avait appris la dangerosité des armes : je ne devais jamais passer devant lui mais le suivre derrière, ne jamais poser un fusil chargé, ne jamais viser une personne même avec un fusil vide, toujours identifier avant de tirer, vérifier deux fois si le fusil était vide avant de le remiser à la maison. J'ai assisté à l'arrivée des nouveaux chasseurs. "Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille", comme aurait dit Molière. Ils ne se déplacent qu'en voiture à toute heure du jour, ne chassent qu'en "meutes", eux et leurs chiens, ne respectent ni clôtures ni chemins. Ce sont eux qui ont élevé des sangliers et qui les ont lâchés : il n'y a pas de "génération spontanée" de sangliers. Ils ont été introduit par les chasseurs eux-mêmes. Je me suis trouvé une fois dans la ligne de tir d'un chasseur à 50 mètres de lui qui visait un sanglier entre nous deux, alors que je coupais, moi aussi, comme votre ami, du bois. J'ai souvent assisté, en me promenant, à l'arrivée brutale de convois de véhicules qui s'arrêtaient n'importe où. J'ai vu des chasseurs descendre des voitures avec des fusils chargés à la main, prêts à tirer parce que les chiens poussaient un suidé. Je les ai vus poursuivre le sanglier en 4x4. C'est une aberration d'autoriser la chasse dans un habitat dispersé avec des armes qui s'apparentent à des armes de guerre d'une portée de plus de deux kilomètres. Les règlements de la chasse ne sont pas respectés, et surtout pas contrôlés. Il fut un temps où il était interdit aux gendarmes de chasser dans leur circonscription. Il semblerait que ce ne soit plus le cas...
Inutile de vous dire que je ne chasse plus, écoeuré par de tels comportements indignes.
25. Je pensais que c'était un sanglier !
Le 26 janvier 2020, alors que je me promenais avec ma chienne, celle-ci s'est fait tuer par un chasseur qui l'a confondue avec un sanglier... J'étais à 10 mètres d'elle. Aucun panneau de signalisation n'indiquait une battue. Lors de l'audience qui a suivi, il s'est avéré que les panneaux étaient présents en nombre suffisant et que le chemin par lequel j'accédais n'étais pas considéré comme une voie principale. Le chasseur a quant à lui été condamné mais, dans un an, ce monsieur de 70 ans pourra rechasser. Pas besoin de visite médicale : il a eu le permis à l'âge de 16 ans, cela suffit.
26. Interdiction de promener son chien sans laisse !
En septembre, j'ai reçu une surprise dans ma boîte aux lettres : un courrier m'interdisant de promener mon chien sans laisse, "afin d'éviter d'effaroucher le gibier lâché à cette période". Je me renseigne auprès de mes voisins et bizarrement, seuls ceux qui ont des chiens et qui les promènent sans laisse en forêt ont reçu ce papier. Aucun de mes voisins n'a cédé ou obtempéré, mais je me pose des questions quant à la légalité de ce geste. Un peu plus tard, je promenais mon chien sans laisse et j'ai été agressé verbalement par la femme du président de la fédération de chasse.
Je suis restée polie mais madame, fière d'être à une distance d'environ 200 mètres, s'est vu pousser des ailes pour m'insulter et me rappeler que les chiens devaient bien être tenus en laisse, comme le "mot" dans la boîte aux lettre l'indiquait...
27. Du plomb dans la tête
Un jour, je suis allée faire mon footing en partant de chez moi (confinement oblige). J'ai d'abord couru sur la route, puis j'ai décidé d'emprunter une piste.
Quand tout à coup, j'ai entendu un coup de fusil proche, et j'ai senti (sans trop comprendre ce qu'il m'arrivait) un coup dans ma tête et sur mon épaule.
J'ai crié de peur, en direction du chasseur en contre bas, je l'ai traité de fou, je lui ai dis "mais vous m'aviez pas entendu"! Personne n'est sorti, j'ai seulement entendu quelques pas dans la broussaille...
J'ai rebroussé seule mon chemin, et j'ai remarqué que je saignais un peu à la tête... des promeneurs m'ont rassurée, je n'avais rien.
Arrivée chez moi, j'ai contacte la gendarmerie. Ils ne savaient même pas si la chasse était autorisé ce dimanche (après coup j'ai su que c'était bien interdit), et ils n'ont pas jugés bon de se déplacer. Ils m'ont simplement dit que je pouvais venir déposer plainte...
Après une très mauvaise nuit, je me suis réveillée avec un des pires torticolis de ma vie. Du coup j'ai consulté un médecin. J'ai un plomb qui s'est logé à l'arrière de ma tête, et 2 autres plomb m'ont laissé un bleu sur l'épaule et les côtes, sans avoir traversé la peau.
Rien de grave, je vais gardé le plomb, mais j'ai mis quelques semaines avant de retrouver le sommeil, à cause de cauchemar post-traumatique.
J'ai dépose plainte, et l'Office national des forêts est venue prendre mon témoignage pour les statistiques. Mais ce chasseur qui s'est bien caché, n'a jamais été trouvé, ni même cherché.
28. On a tiré sur mon poney
Il y a quelques années, mon voisin étant chasseur, j'entends tirer pendant la nuit. J'y suis plutôt habituée : c'est régulier puisque les sangliers viennent dans son verger. Ce soir-là malheureusement, c'est mon poney qui s'y promène... J'entends le coup, j'ai un mauvais présentiment mais je me recouche. En me levant, je trouve mon poney debout, des trous dans l'épaule et l'encolure. Mon voisin reconnaît tout de suite l'avoir pris pour un sanglier la veille et nous explique que les plombs ont, sans doute, "ricoché". Sur douze plombs présents dans la cartouche, huit sont dans le poney. Ce n'est donc pas un ricochet : il lui a clairement tiré dessus et de près. Par chance, mon poney est en surpoids, ce qui lui a sûrement sauvé la vie, la graisse ayant freiné l'impact des plombs. Le vétérinaire n'a pas réussi à tout retirer : il lui en reste encore aujourd'hui dans le corps. Je n'ai pas porté plainte, ayant presque pitié de voir mon voisin pleurant et s'excusant, en disant que c'était un "accident", mais on ne tire pas sans identifier son gibier en théorie...
29. Bam ! Une balle entre ma mère et moi.
Lorsque j’étais petite, mes parents et moi vivions dans une maison en pleine champagne, accolée à une forêt magnifique. Nos voisins avaient dans leur jardín un pavillon destiné à accueillir les chasseurs avant et après les battues. Je me souviens encore les entendre crier depuis la maison, car ils s’y alcoolisaient régulièrement, ce qui ne serait pas un problème s’ils n’allaient pas chasser ensuite.
Ils faisaient des lâchers de faisans d’élevage dans la forêt. Les pauvres bêtes, désorientées, venaient souvent se réfugier dans notre jardin. Un jour, ma mère et moi étions dehors en train de jouer. J’avais six ans. Un faisan est passé, affolé, essayant tant bien que mal de voler, juste au-dessus de nos têtes. Bam ! Une balle passe entre ma mère et moi. À quelques centimètres près, elle était dans son bras, ou dans ma tête. Je me souviens de mon sentiment de surprise lorsque j’ai senti comme un soufflé passer entre nous deux.
Mais ce dont je me rappelle le mieux, c’est de la colère de mon père ensuite. Celle-ci n’aura pourtant eu pour effet que d’obtenir des excuses de la part du tireur, mais pas d’arrêter ses compagnons, puisque nous avons ramassé des cartouches dans le jardin à plusieurs reprises. Cerise sur le gâteau : ils ont même eu le culot de venir nous demander s’ils pouvaient acheter notre chienne car “elle serait excellente à la chasse”.
30. Ce n'est pas raisonnable de tourner le dos à un homme armé
Cela fait de nombreuses années que j'ai régulièrement des problèmes avec la chasse. Je sors tous les jours promener ma chienne, on randonne ensemble en toutes saisons, en plus des balades habituelles. Il ne va pas sans dire que chaque saison de chasse a son lot de soucis, certains ont déjà menacé d'abattre ma chienne parce qu'elle n'était pas attachée dans un endroit où j'avais parfaitement le droit, je suis déjà tombée au milieu de battues non signalées plusieurs fois et évidemment j'ai été surprise en balade par des tirs non loin une paire de fois également.
Un soir d'hiver, alors que je pars dans les champs pour faire la promenade du soir en rentrant du travail, des phares s'allument sur le chemin sur lequel je suis engagée. Je ne comprends pas qu'il s'agit de chasseurs au début, il fait nuit et j'ai l'habitude de passer par là, où je n'ai jamais eu de problème quelconque. Quand j'arrive à la hauteur de la voiture, 4 hommes sont présents. L'un d'entre eux me dit d'abord qu'ils chassent le canard, et qu'il s'agit d'un chemin privé. Surprise, je lui dis que j'habite à côté et qu'il n'y a jamais eu de panneau à ce sujet et que par conséquent j'ai tout a fait le droit de m'y trouver. Il s'agit par ailleurs d'un spot particulièrement apprécié des promeneurs en temps normal. En rigolant, il me dit alors que ce n'est de toute façon pas bien sérieux pour une dame "aussi jolie" de se promener seule le soir, et qu'ils peuvent me ramener si je le souhaite. Très mal à l'aise, je ne sais pas quoi répondre, et ne répond d'ailleurs rien, commençant à faire demi tour, j'entends alors derrière moi, qu'il n'est pas non plus très sage de tourner le dos à un homme armé. J'ai fait demi tour une boule dans le ventre et j'ai demandé pendant plusieurs semaines après ça de la compagnie à amis et familles pour absolument toutes les balades, de peur de me retrouver de nouveau face à eux. Je me suis renseignée après ça sur si je devais porter plainte ou pas, mais à qui? Et pour quelle raison ? Il ne s'est rien passé "dans les faits".
Ont ils le droit de chasser la nuit? Sur cette parcelle spécifiquement ? Sans prévenir ? Qui étaient ils ? Comment est il possible quoi qu'il en soit que ce genre de situation soit possible à notre époque ?
Bientôt de nouveaux témoignages...
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